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Poètes du temps passé


Sur cette page, vous trouverez une sélection de poèmes.

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04 Villonelle.....

Par Jacob Max

Villonelle
 
Dis-moi quelle fut la chanson
Que chantaient les belles sirènes
Pour faire pencher des trirèmes
Les Grecs qui lâchaient l’aviron .
 
Achille qui prit Troie, dit-on,
Dans un cheval bourré de son
Achille fut grand capitaine
Or, il fut pris par des chansons
Que chantaient des vierges hellènes
Dis-moi, Vénus, je t’en supplie
Ce qu’était cette mélodie
 
Un prisonnier dans sa prison
En fit une en Tripolitaine
Et si belle que sans rançon
On le rendit à sa marraine
Qui pleurait contre la cloison
 
Nausicaa à la fontaine
Pénélope en tissant la laine
Zeuxis peignant sur les maisons
Ont chanté la faridondaine !........
Et les chansons des échansons ?
 
Echos d’échos des longues plaines
Et les chansons des émigrants !
Où sont les refrains d’autres temps
Que l’on a chanté tant et tant ?
Où sont les filles aux belles dents
Qui l’amour par les chants retiennent ?
Et mes chansons ? qu’il m’en souvienne !
 
Nocturne
 
Sifflet humide des crapauds
Bruit des barques la nuit, des rames…
Bruit d’un serpent dans les roseaux,
D’un rire étouffé par les mains,
Bruit d’un corps lourd qui tombe à l’eau
Bruit des pas discrets de la foule,
Sous les arbres un bruit de sanglots,
Le bruit au loin des saltimbanques.
 
La saltimbanque en wagon de 3ème classe
 
La saltimbanque ! la saltimbanque
A pris l’express à neuf heures trente
A pris l’express de Paris-Nantes
Prends garde garde ô saltimbanque
Que le train partant ne te manque
Et voici son cœur qui chante :
Oh ! sentir dans la nuit clémente
Qu’on suit la direction d’un grand fleuve
Dans la nuit de l’ouest dans la nuit veuve !
Mais on ne me laissera donc pas seule
Sous mon rêve avec mon saule
Gens de Saumur ! gens de Saumur !
Oh ! Laissez-moi dans ma saumure.
Abstenez-vous, gens de Saumur, de monter dans cette voiture.
Elle rêve à son maillot jaune
Qui doit si bien aller à sa chevelure
Quand elle la rejette loin de sa figure
Elle rêve à son mari qui est jeune
Plus jeune qu’elle et à son enfant
Qui est visiblement un génie.
La saltimbanque est tcherkesse
Elle sait jouer de la grosse caisse
Elle est belle et ne fait pas d’épates
Elle a des lèvres comme la tomate.
 
La fiancée de l’aviateur
 
Si tu t’ennuies sur ce rivage
Aviateur, tu peux t’envoler.
Ta présence ici fut trop sage
Ton départ ne peut m’irriter.
 
Le cœur que déflora ton aile
N’est plus à toi, beau voltigeur,
Et sous les arbres de cette île
Choisit un autre recéleur.
 
Voltigeur veut dire volage :
Il voudra dire aussi voleur,
Si ton orgueil a le courage
De nous rendre l’ancien bonheur !
 
Ce pigeon qui suit tes voyages
Et rentre tard à la maison,
Que je retrouve à son plumage
L’anneau, gage de nos pardons.
 
La pluie
 
Monsieur Yousouf a oublié son parapluie
Monsieur Yousouf a perdu son parapluie
Madame Yousouf, on lui a volé son parapluie
Il y avait une pomme d’ivoire à son parapluie
Ce qui m’est entré dans l’œil c’est le bout d’un parapluie
Est-ce que je n’ai pas laissé mon parapluie
Hier soir dans votre porte-parapluie ?
Il faudra que j’achète un parapluie
Moi je ne me sers jamais de parapluie
J’ai un cache poussière avec un capuchon pour la pluie
Monsieur Yousouf vous avez de la veine de vous passer de parapluie.