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Poètes du temps passé


Sur cette page, vous trouverez une sélection de poèmes.

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07 Ode....

Par Ronsard Pierre de

Ode (extraits)

…Le temps s’en va, le temps s’en va, ma Dame ;
Las ! Le temps non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame :

Et des amours desquelles nous parlons,
Quand serons morts, ne sera plus nouvelle !
Pource aimez-moi, cependant qu’êtes belle.


Ode

Rossignol mon mignon, qui par cette saulaie
Vas seul de branche en branche à ton gré voletant,
Et chantes à l’envi de moi qui vais chantant
Celle qu’il faut toujours que dans la bouche j’aie.

Nous soupirons tous deux ; ta douce voix s’essaie
De sonner l’amitié d’une qui t’aime tant,
Et moi triste je vais la beauté regrettant
Qui m’a fait dans le cœur une si aigre plaie.

Toutefois, Rossignol, nous différons d’un point,
C’est que tu es aimé, et je ne le suis point,
Bien que tous deux ayons les musiques pareilles :

Car tu fléchis t’amie au doux bruit de tes sons,
Mais la mienne qui prend à dépit mes chansons,
Pour ne les écouter se bouche les oreilles.


Hymne de la Mort (extraits)

…Que ta puissance, ô Mort, est grande et admirable :
Rien au monde par toi ne se dit perdurable ;
Mais tout ainsi que l’onde, à val des ruisseaux, fuit
Le pressant coulement de l’autre qui la suit,
Ainsi le temps se coule, et le présent fait place
Au futur importun qui les talons lui trace.
Ce qui fut se refait ; tout coule comme une eau,
Et rien dessous le ciel ne se voit de nouveau ;
Mais la forme se change en une autre nouvelle,
Et ce changement-là VIVRE au monde s’appelle,
Et MOURIR quand la forme en une autre s’en va…


Hymne de l’Or (extraits)

….On dit que Jupiter pour vanter sa puissance,
Montrait un jour sa foudre, et Mars montrait sa lance,
Saturne sa grande faux, Neptune son trident,
Apollon son bel arc, Amour son trait ardent,
Bacchus son beau vignoble, et Cérès ses campagnes,
Flore ses belles fleurs, le dieu Pan ses montagnes,
Hercule sa massue, et bref les autres dieux
L’un sur l’autre vantaient leurs biens à qui mieux mieux ;
Toutefois ils donnaient, par une voix commune,
L’honneur de ce débat au grand prince Neptune,
Quand la Terre leur mère, épointe de douleur
Qu’un autre par sus elle emportait cet honneur,
Ouvrit son large sein, et, au travers des fentes
De sa peau, leur montra les mines d’or luisantes,
Qui rayonnent ainsi que l’éclair du soleil
Reluisant au matin, lorsque son beau réveil
N’est point environné de l’épais d’un nuage,
Ou comme l’on voit luire au soir le beau visage
De Vesper la Cyprine allumant les beaux crins
De son chef bien lavé dedans les flots marins….


Ode (extraits)

…O le gentil loyer ! que sert au vieil Homère,
Ores qu’il n’est plus rien sous la tombe là-bas,
Et qu’il n’a plus ni chef, ni bras, ni jambe entière,
Si son renom fleurit, ou s’il ne fleurit pas ?....