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Poètes du temps passé


Sur cette page, vous trouverez une sélection de poèmes.

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L'ingénue....

Par Toulet Paul-Jean

L’ingénue
 
D’une amitié passionnée
Vous me parlez encor,
Azur, aérien décor,
Montagne Pyrénée,
 
Où me trompa si tendrement
Cette ardente ingénue
Qui mentait, fût-ce toute nue,
Sans rougir seulement.
 
Au lieu que toi, sublime enceinte,
Tu es couleur du temps :
Neige en Mars ; roses du printemps….
Août, sombre hyacinthe.
 
L’immortelle, et l’œillet de mer
Qui pousse dans le sable,
La pervenche trop périssable,
Ou ce fenouil amer
 
Qui craquait sous la dent des chèvres
Ne vous en souvient-il,
Ni de la brise au sel subtil
Qui nous brûlait aux lèvres ?
 
Toute allégresse a son défaut
Et se brise elle-même.
Si vous voulez que je vous aime,
Ne riez pas trop haut.
 
C’est à voix basse qu’on enchante
Sous la cendre d’hiver
Ce cœur, pareil au feu couvert,
Qui se consume et chante.
 
Romances sans musique
a-En Arles
 
Dans Arle, où sont les Aliscams,
Quand l’ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,
 
Prends garde à la douceur des choses.
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton cœur trop lourd ;
Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c’est d’amour,
Au bord des tombes.
 
b-Les trois dames d’Albi
 
Filippa, Faïs, Esclarmonde,
Les plus rares, que l’on put voir,
Beautés du monde ;
 
Mais toi si pâle encor d’avoir
Couru la lune l’autre soir
Aux quatrerues,
 
Ecoute : au bruit noir des chansons
Satan flagelle tes sœurs nues ;
Viens, et dansons.
 
c-Plus oultre
 
Au mois d’aimer, au mois de Mai,
Quand Zo’ va cherchant sous les branches
Le bien-aimé,
 
Son jupon, tendu sur les hanches,
Me fait songer à l’aile blanche
Du voilier :
 
Mers qui battez au pied des mornes
Et dont un double Pilier
Dressa les bornes.
 
d-Le temps d’Adonis
 
Dans la saison qu’Adonis fut blessé,
Mon cœur aussi de l’atteinte soudaine
D’un regard lancé.
 
Hors de l’abyme où le temps nous entraîne,
T’évoquerai-je, ô belle, en vain- ô vaines
Ombres, souvenirs.
 
Ah ! dans mes bras qui pleurais demi-nue,
Certe serais encore, à revenir,
Ah ! la bienvenue.
 
Sans titre
 
Puisque tes jours ne t’ont laissé
Qu’un peu de cendre dans la bouche,
Avant qu’on ne tende la couche
Où ton cœur dorme, enfin glacé,
Retourne, comme au temps passé,
Cueillir, près de la dune instable,
Le lys qu’y courbe un souffle amer,
-Et grave ces mots sur le sable :
Le rêve de l’homme est semblable
Aux illusions de la mer.
 
Sans titre
 
Voici que j’ai touché les confins de mon âge.
Tandis que mes désirs sèchent sous le ciel nu,
Le temps passe et m’emporte à l’abyme inconnu,
Comme un grand fleuve noir, où s’engourdit la nage
-